Récit de dix jours désormais ordinaires en temps de crise dans l’Éducation nationale :
– Le lundi 1er février, sous la pression des organisations syndicales et face à une dégradation de la situation sanitaire, le ministère de l’Éducation nationale consent enfin à faire évoluer le protocole sanitaire en renforçant les règles d’isolement et de fermeture de classes dans des situations de cas avérés et/ou cas contacts de variants britannique, sud africain ou brésilien.
– Le jeudi 11 février, Olivier Véran, ministre de la Santé, rappelle lors de son point presse hebdomadaire que les trois variants connus qui circulent actuellement sur le territoire français sont plus contagieux et « nous inquiètent particulièrement ».
– Le vendredi 12 février en fin de matinée, le bilan hebdomadaire du ministère de l’Éducation nationale montre une augmentation significative du nombre de classes fermées en une semaine (+70%), alors même qu’une zone est en vacances. Ces chiffres, bien qu’incomplets du fait du mode de comptage du ministère, sont l’application des nouvelles règles et confirment que le virus, et notamment les variants, circule davantage dans les établissements scolaires.
– Le vendredi 12 février au soir, le ministère en conclut paradoxalement qu’il faut alléger le protocole et publie de nouvelles règles, plus souples, de fermeture de classes et d’isolement dans des situations de cas avérés et/ou cas contacts de variant britannique, sud africain ou brésilien.
Incompréhensible et irresponsable ! Tout montre que les variants circulent plus rapidement sur le territoire (en particulier dans les établissements scolaires), qu’ils sont, de fait, plus dangereux et… le ministère fait le choix d’alléger les règles de protection et de prévention !
La communication avant les enjeux sanitaires
Cette décision semble guidée par un objectif de communication. Alors que la fièvre monte, comme l’atteste le bilan du 12 février, le ministre ne trouve qu’un remède : casser le thermomètre .
Le SNUEP-FSU rappelle qu’un protocole sanitaire ne sert pas à produire des chiffres pour enjoliver un bilan ministériel mais à protéger les adultes et les élèves.
Le SNUEP-FSU exige que des règles plus protectrices soient appliquées en cas de variants. Il rappelle au ministère que la zone B n’est pas encore en vacances et que dès lundi des élèves et des adultes seront dans leurs collèges, lycées et CIO avec ce nouveau protocole qui n’a rien de renforcé. Le SNUEP-FSU rappelle également que la zone A rentre de vacances dans une semaine et qu’à ce jour, aucune discussion n’a été entamée sur les mesures de protection et de prévention à mettre en place au retour des congés.
Gouverner c’est prévoir. Sauf, visiblement, pour le ministère de l’Éducation nationale